Trop de temps passé à douter, à se fermer à la vie. La protection à l’excès ne lui ressemblait pas, il dormait mal dans son armure.
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Trop de temps passé à douter, à se fermer à la vie. La protection à l’excès ne lui ressemblait pas, il dormait mal dans son armure.
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Lorsqu’il aimait quelqu’un, Gaspard faisait des crises de dons. Il pouvait se ruiner pour faire une surprise. Un effet secondaire de sa capacité à ressentir la joie plus fort que les autres. Son esprit fonctionnait comme le brûleur d’une montgolfière, il carburait à l’enthousiasme. Son cœur enflait, ses pieds décollaient du sol. Gaspard avait la faculté de se projeter haut et vite, au-dessus des nuages.
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Quand il était petit, Gaspard rechignait à sortir de son lit, de peur d’oublier ses rêves. Sylvia lui racontait alors qu’un camion invisible passait chaque matin récupérer les rêves oubliés. Il les recyclait pour entretenir une base de données accessible à n’importe quel être humain, à n’importe quel moment de la journée. Il suffisait d’utiliser son imagination.
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Tout l’amour qu’elle venait de découvrir, tout ce qui remplissait son cœur, elle donna tout.
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Tout palpitait en lui, il aurait pu s’arracher le cœur pour le loger directement au creux de la poitrine de Lula. Elle l’aurait accepté, se serait arraché le sien et lui aurait rendu la pareille. Leurs lèvres entrèrent en collision, comme s’ils s’offraient chacun un bouquet de feux d’artifice. À la fin du baiser, Lula ouvrit les yeux et Gaspard était incapable de les fermer. Il venait de perdre connaissance.
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Il déchiffrait la géographie de son corps. Tout était montagne, tout était cours d’eau. Une cascade, un volcan de nacre. Sa peau était plus douce que la plus douce des soies. L’eau qui entrait dans ses poumons n’éteignait pas l’intensité de son désir. Pire, elle l’accentuait.
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Sa maladresse se transformait en grâce. Il s’agissait presque d’une nouvelle créature. Elle ondulait, tournait sur elle-même. À la surface, Gaspard était pris de vertiges. Il sentit qu’il n’était plus à sa place. La joie se mêlait à la mélancolie. La surface de l’eau était le miroir de ce qui les séparait.
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De son côté, Lula avait l'impression d'avoir attrapé une sorte de grippe magique. Elle découvrait de nouveaux symptômes. Une envie de manger la bouche de quelqu'un d'autre sans le mordre, l'envie de chanter sans tuer. Des fourmis le long de la nageoire et des crises de sourires bloqués. Une forme de doute la gagnait, le plus agréable des doutes. Ses écailles clignotaient comme la guirlande d'un Noël fêté dans l'espace. Sa machine à fabriquer l'amour se retournait contre elle mais cela ne la tuait en rien. Au contraire, Lula se sentait vivre et vibrer de toute part. Elle devenait la corde d'un instrument qui changeait de tonalité. Elle se transformait. Les polarités s'inversaient, elle avait chaud et froid dans le désordre.
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Leurs bouches n’étaient plus séparées que par l’épaisseur de deux harmonicas. Jamais leurs lèvres ne se touchèrent, mais musicalement, ils s’embrassaient. |
Il était de retour au cœur de la bataille, au cœur! Les étoiles se décollaient du ciel et s’explosaient sur le pare-brise. Derrière, les grains de beauté de la sirène constellaient sa peau, de son cou à sa poitrine. «On dirait un cookie», se dit-il en grillant son troisième feu rouge.
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¿Qué criaturas mágicas podemos encontrar en Gringotts, el banco de magos?