Depuis toujours il voyait ce qu’il croyait, plutôt que de croire ce qu’il voyait.
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Depuis toujours il voyait ce qu’il croyait, plutôt que de croire ce qu’il voyait.
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Un retour de joie surgit. Elle enfla, la joie, pulvérisa la souffrance en un souffle terrible et doux. Une tornade de réconfort l’envahit au contact de cette idée tellement plus grande que lui: Lula était sauvée. Il s’était sauvé dans le même mouvement. Il n’avait jamais été aussi intensément vivant qu’à cet instant où la vie le quittait.
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La regardant disparaître, Gaspard hurlait en silence. Il ne se ferait jamais à l’idée de l’avoir perdue, ni de l’avoir gagnée. Pas même de l’avoir connue.
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Quelques secondes avant, elle était là. La sirène. La fille. La femme. Celle qu’il avait plus aimée en trois jours qu’en trois vies. Et l’écume qui continuait à jouer son rôle d’écume comme si de rien n’était. Le clapot délicat et les choses de vent.
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(…) elle le fixa une dernière fois. Des trains à vapeur traversaient le coeur de Gaspard. Ils sifflaient, se cognaient les uns aux autres. Tout prenait feu au ralenti. L’océan se renversait dans le ciel. Le grand tournis des étoiles, en plein jour.
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Alors, Lula se mit à chanter. Un opéra d’écume, accordé avec le vent. Les vagues fouettaient son visage.
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Alors, ils s’embrassèrent et ce fut un baiser impossible à arrêter. L’un comme l’autre le savaient, lorsqu’il prendrait fin, ils se sépareraient pour de bon. Ils s’entredévoraient délicatement. Le baiser prit fin. Le temps semblait s’être arrêté. Mais inéluctablement, il avançait. Gaspard ne parvenait toujours pas à s’y résoudre, ses yeux plantés dans ceux de sa sirène. |
S’il avait pu s’arracher le cœur et le couper avec un couteau à pain pour en offrir la moitié à Lula et qu’ils restent ensemble, il l’aurait fait. Son esprit fou cherchait une solution dans les arcanes de l’impossible, une autre solution que celle de l’implacable océan.
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Lui l’insomniaque qui s’endormait dès qu’il devait assister à une messe, lui qui ne croyait qu’au potentiel poétique des histoires, peu importe que les héros aient existé ou non, il priait. Il ne savait pas quoi ni qui prier, mais il priait. Il exhortait l’Invisible à ne pas laisser tomber Lula.
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Il était temps d’assumer concrètement ses rêves. Les vivre, ici et maintenant, et répondre à la question du panache. Se surprendre, se suspendre au plus-que-présent. Retrouver l’équilibre funambule entre le futur et le passé. Arracher chaque seconde à l’éternité pour devenir suprêmement Surprisier. Devenir un arrêteur de temps. Transformer la réalité, du moins la sienne, au contact du rêve.
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¿Qué criaturas mágicas podemos encontrar en Gringotts, el banco de magos?