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ISBN : 2501002377
466 páginas
Editorial: Marabout (01/09/1996)

Calificación promedio : 5/5 (sobre 4 calificaciones)
Resumen:
« Une anthologie n'est pas un herbier de petites fleurs séchées, elle n'est pas un cimetière. Les aventuriers de la poésie demeurent indéfiniment vivants. Ils sont votre plus secrète, votre plus intime compagnie. Si certains vous distraient, d'autres iront beaucoup plus loin, ils vous révéleront à vous-même. Et quelques-uns, à l'improviste, vous conduiront à la réflexion.
« Devant tant de richesses et de présence, on se dit qu'il ne faut pas être. respectueux... >Voir plus
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Críticas, Reseñas y Opiniones (1) Añadir una crítica
Tandisquemoiquatrenuits
 06 November 2021
Une véritable Bible de la poésie française du moyen âge à 1940.
Une anthologie des plus grands noms, mais aussi des moins connus très pertinemment choisis par Seghers, les plus beaux textes poétiques qui nous racontent que la poésie de France n'a pas d'égal, ni en quantité ni en qualité.

Ce livre d'or revendique aussi la poésie comme une communion intellectuelle, un art comme un langage et une conscience de son époque et du monde, d'une incroyable vivacité et diversité.
Enlace: https://tandisquemoiquatrenu..
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Citas y frases (27) Ver más Añadir cita
TandisquemoiquatrenuitsTandisquemoiquatrenuits06 November 2021
Plus la saison était triste, plus elle était en rapport avec moi : le temps des frimas, en rendant les communications moins faciles, isole les habitants des campagnes : on se sent mieux à l’abri des hommes.
Un caractère moral s’attache aux scènes de l’automne : ces feuilles qui tombent comme nos ans, ces fleurs qui se fanent comme nos heures, ces nuages qui fuient comme nos illusions, cette lumière qui s’affaiblit comme notre intelligence, ce soleil qui se refroidit comme nos amours, ces fleuves qui se glacent comme notre vie, ont des rapports secrets avec nos destinées.
Je voyais avec un plaisir indicible le retour de la saison des tempêtes, le passage des cygnes et des ramiers, le rassemblement des corneilles dans la prairie de l’étang, et leur perchée à l’entrée de la nuit sur les plus hauts chênes du grand Mail. Lorsque le soir élevait une vapeur bleuâtre au carrefour des forêts, que les complaintes ou les lais du vent gémissaient dans les mousses flétries, j’entrais en pleine possession des sympathies de ma nature. Rencontrai-je quelque laboureur au bout d’un guéret, je m’arrêtais pour regarder cet homme germé à l’ombre des épis parmi lesquels il devait être moissonné, et qui, retournant la terre de sa tombe avec le soc de la charrue, mêlait ses sueurs brûlantes aux pluies glacées de l’automne : le sillon qu’il creusait était le monument destiné à lui survivre. Que faisait à cela mon élégante démone ? Par sa magie, elle me transportait au bord du Nil, me montrait la pyramide égyptienne noyée dans le sable, comme un jour le sillon armoricain caché sous la bruyère : je m’applaudissais d’avoir placé les fables de ma félicité hors du cercle des
réalités humaines.
Le soir je m’embarquais sur l’étang, conduisant seul mon bateau au milieu des joncs et des larges feuilles flottantes du nénuphar. Là, se réunissaient les hirondelles prêtes à quitter nos climats. Je ne perdais pas un seul de leurs gazouillis : Tavernier enfant était moins attentif au récit d’un voyageur. Elles se jouaient sur l’eau au tomber du soleil, poursuivaient les insectes, s’élançaient ensemble dans les airs, comme pour éprouver leurs ailes, se rabattaient à la surface du lac, puis se venaient suspendre aux roseaux que leur poids courbait à peine, et qu’elles remplissaient de leur ramage confus.

(Chateaubriand - XIXème siècle)
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TandisquemoiquatrenuitsTandisquemoiquatrenuits06 November 2021
- Phèdre

Mon mal vient de plus loin. A peine au fils d’Egée
Sous les lois de l’hymen je m’étais engagée,
Mon repos, mon bonheur semblait être affermi ;
Athènes me montra mon superbe ennemi :
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps et transir et brûler,
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D'un sang qu’elle poursuit tourments inévitables.
Par des vœux assidus je crus les détourner.
Je lui bâtis un temple, et pris soin de l'orner ;
De victimes moi-même à toute heure entourée,
Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée ;
D'un incurable amour remèdes impuissants !
En vain sur les autels ma main brûlait l’encens :
Quand ma bouche implorait le nom de la déesse
J’adorais Hippolyte ; et le voyant sans cesse,
Même au pied des autels que je faisais fumer,
J’offrais tout à ce dieu que je n'osais nommer.
Je l’évitais partout. O comble de misère !
Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père.
Contre moi-même enfin j’osai me révolter ;
J'excitai mon courage à le persécuter.
Pour bannir l’ennemi dont j’étais idolâtre,
J’affectai les chagrins d’une injuste marâtre ;
Je pressai son exil ; et mes cris éternels
L’arrachèrent du sein et des bras paternels.
Je respirais, Oenone ; et depuis son absence
Mes jours moins agités coulaient dans l'innocence :
Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis,
De son fatal hymen, je cultivais les fruits.
Vaines précautions î Cruelle destinée !
Par mon époux lui-même à Trézène amenée,
J’ai revu l'ennemi que j'avais éloigné :
Ma blessure trop vive aussitôt a saigné.
Ce n’est plus une ardeur dans mes veines cachée ;
C'est Vénus tout entière à sa proie attachée.
J'ai conçu pour mon crime une juste terreur ;
J’ai pris la vie en haine, et ma flamme en horreur ;
Je voulais en mourant prendre soin de ma gloire,
Et dérober au jour une flamme si noire :
Je n’ai pu soutenir tes larmes, tes combats ;
Je t'ai tout avoué ; je ne m’en repens pas,
Pourvu que de ma mort respectant les approches,
Tu ne m'affliges plus par d’injustes reproches
Et que tes vains secours cessent de rappeler
Un reste de chaleur tout prêt à s’exhaler.

(Jean Racine - XVIIème siècle)
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TandisquemoiquatrenuitsTandisquemoiquatrenuits06 November 2021
CHANSON
La douce voix du rossignol sauvage
Que nuit et jour j’entends jaser et bruire,
Adoucit tant mon cœur et le soulage
Que de mes chants je me veux réjouir
Bien dois chanter puisqu’il vient à plaisir
A celle à qui de mon cœur fis hommage.
Je dois avoir grand joie en mon courage,
Si me veut-elle près d’elle retenir.

Onc envers ell’n’eus cœur faux ni volage,
Il m’en devrait pour ce mieux advenir ;
Je l’aime et sers, adore par usage,
Et ne lui ose mes pensers découvrir,
Car sa beauté me fait tant ébahir
Que je ne sais devant ell’ nul langage,
N’osent mes yeux regarder son visage
Tant ils redout’ avoir à en partir.

Tant ait en elle assuré mon courage
Qu’ailleurs ne pense, Dieu m’en laisse jouir ;
Jamais Tristan, cil qui but le breuvage,
Si tendrement n’aima sans repentir.
Car j’y mets tout, cœur et corps et désir,
Sens et savoir, ne sais si fais folie,
Encore je crains qu’à travers tout mon âge
Ne puisse aller elle et s’amour servir.

Je ne dis pas que je fasse folie,
Mêm’ si pour elle il me fallait mourir ;
Au monde il n’est si belle ni si sage,
Et il n’est rien que j’aie tant à plaisir.
J’aime mes yeux qui surent la choisir ;
Dès que je la vis, lui laissai en otage
Mon cœur, depuis il y a fait long stage,
Jamais nul jour ne l’en peut départir.

Chanson, va t’en pour porter mon message
Là où je n’ose aller, ni repartir,
Car tant redoute la male gent ombrage
Qui sent avant qu’ils puissent advenir
Les biens d’amour : Dieu les puisse maudire !
A maint amant on fait ire et dommage,
Mais j’ai sur eux ce cruel avantage,
Contre mon gré, je les dois obéir.
(Le chatelain de Coucy XIIème siècle)
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PatetNat29PatetNat2906 November 2021
LE TEMPS VA ET VIENT ET VIRE

Le temps va et vient et vire
Par jours, par mois et par ans,
Et moi, las ! ne sais que dire,
Toujours même est mon désir.
Toujours même sans changer.
J'aime celle que j'aimais
Dont jamais je n’eus plaisir.

Elle n'en perd point le rire,
A moi revient dol et dam,
A ce jeu qu’elle m'inspire
Deux fois serai le perdant,
Il est bien perdu, l’amour,
Qui se donne à l’insensible,
S’il ne touche à sa cible.

Plus jamais ne chanterai,
Je n’écouterai plus Ebbe
Mes chants ne me valent rien,
Ni mes couplets ni mes airs,
Rien que je fasse ou que dise,
Je le sais, ne m’est profit.
Et ne vois pas de remède.

Si la joie m’est au visage,
Moult ai dans le cœur tristesse.
Vit-on jamais pénitence
Faire avant que de pécher ?
Plus je la prie, plus m’est dure ;
Si sous peu elle ne change,
En viendrai au départir...

Las, bon amour convoité,
Corps bien fait, si tendre et lisse,
Visage aux fraîches couleurs
Que Dieu de ses mains créa !
Toujours vous ai désirée
Aucune autre ne m’agrée,
D’un autre amour ne veut pas !

Douce femme bien apprise,
Que Celui qui vous forma,
Si gente, m’envoie la joie !

Bernard de Ventadour - 12ème siècle
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TandisquemoiquatrenuitsTandisquemoiquatrenuits06 November 2021
STANCES A MARQUISE

Marquise, si mon visage
A quelques traits un peu vieux
Souvenez-vous qu’à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux.

Le temps aux plus belles choses
Se plaît à faire un affront
Et saura faner vos roses
Comme il a ridé mon front.

Le même cours des planètes
Règle nos jours et nos nuits :
On m’a vu ce que vous êtes ;
Vous serez ce que je suis.

Cependant j’ai quelques charmes
Qui sont assez éclatants
Pour n’avoir pas trop d'alarmes
De ces ravages du temps.

Vous en avez qu’on adore ;
Mais ceux que vous méprisez
Pourraient bien durer encore
Quand ceux-là seront usés.

Ils pourront sauver la gloire
Des yeux qui me semblent doux,
Et dans mille ans faire croire
Ce qui me plaira de vous.

Chez cette race nouvelle
Où j’aurai quelque crédit
Vous ne passerez pour belle
Qu’autant que je l'aurai dit.

Pensez-y, belle Marquise :
Quoi qu’un grison fasse effroi,
Il vaut bien qu’on le courtise
Quand il est fait comme moi.

(Pierre Corneille - XVIIème siècle)
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