Et dans l’excitation de l’aventure, j’ai ignoré mes peurs réelles. Maintenant que la vitesse ralentit, elles refont surface.
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Et dans l’excitation de l’aventure, j’ai ignoré mes peurs réelles. Maintenant que la vitesse ralentit, elles refont surface.
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Et c’est l’intensité folle de cet espoir détruit qui me plombait aujourd’hui.
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Mais le démon le plus violent, c’est bien moi. Surtout depuis que j’ai perdu la guerre mondiale de l’amour. Je suis devenu un putain de sapin de Noël de janvier toute l’année, du genre qu’on abandonne sur les trottoirs après l'avoir dépouillé de tout ce qu'on lui avait donné. Avant d'en arriver là, j'avais par amour accepté de couper mes racines. J'avais quitté ma forêt sauvage pour devenir un arbre domestique. |
Le problème c’est que ma tête n’est jamais reposée. Mon cerveau est une maison de campagne pour démons. Ils y viennent souvent et de plus en plus nombreux. Ils se font des apéros à la liqueur de mes angoisses. Ils se servent de mon stress car ils savent que j’en ai besoin pour avancer. Tout est question de dosage. Trop de stress et mon corps explose. Pas assez, je me paralyse.
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Mes vieux fantômes faisaient la queue à l’entrée de mon cœur, aiguisant les souvenirs en ombres coupantes. (…) L’oxygène du ciel entier ne suffisait plus pour respirer. J’essayais de revenir à moi, mais les sensations de rejet, d’injustice et de manque remontaient à la surface et me paralysaient. |
Je ne pensais désormais qu’à une chose, compléter ma collection de plus petits baisers jamais recensés.
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–Dis-moi où est la limite de ta bouche, pour que je puisse t’embrasser tout autour. –On va faire plus simple. Si tu me promets de ne pas bouger, c’est moi qui dirigerai les opérations de non embrassement. Je m’immobilisai comme si j’allais être pris en photo en pause longue, mais gardai les yeux fermés. Je sentis le vent chaud de ses lèvres claquer au bord des miennes. Éclat de pulpe-orange sanguine. Elle enfila des colliers de non-baisers à la commissure de mes lèvres, en remontant jusqu’au bord de mes fossettes. C’était doux, piquant, suave. Incroyablement suave. |
Le souvenir d'une fille invisible, c'est fragile. Cela demande de l'entretien. Écrire à son propos était une bonne façon de l'alimenter. Je m'y appliquais avec frénésie. À défaut de lui parler, je parlais d'elle. Je ramassais les miettes du goût si particulier qu'elle avait laissé sur mes lèvres avant de disparaître. Ses seins aussi avaient laissé une empreinte extraordinairement précise sur mon torse. Je tentais d'en photographier la sensation avec des mots.
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Elle aimait plus les histoires que les médicaments, ça se sentait à sa façon d'écouter.
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Il était de bon ton de me répéter que, étant porté sur le rêve depuis l’enfance, j’avais dû l’inventer. Pourtant, ce souvenir avait fait pousser une fleur étrange au fond du trou d’obus qui me servait de cœur. Ce n’était qu’une rose à la con, à peine un coquelicot. Mais c’était joli à regarder dans les décombres. Elle me donnait de la force. |
¿Cuántas novelas policíacas publicó Agatha Christie?