Ils savaient maintenant que s’il est une chose qu’on puisse désirer toujours et obtenir quelquefois, c’est la tendresse humaine.
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Ils savaient maintenant que s’il est une chose qu’on puisse désirer toujours et obtenir quelquefois, c’est la tendresse humaine.
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Toute la ville se jeta dehors pour fêter cette minute oppressée où le temps des souffrances prenait fin et où le temps de l’oubli n’avait pas encore commencé.
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Pour ceux-là, mères, époux, amants qui avaient perdu toute joie avec l’être maintenant égaré dans une fosse anonyme ou fondu dans un tas de cendre, c’était toujours la peste.
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Le bonheur arrivait à toute allure, l’événement allait plus vite que l’attente. Il comprenait que tout lui serait rendu d’un coup et que la joie est une brûlure qui ne se savoure pas.
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Le sentiment, à la fois vague et aigu en eux, de tous ces mois de vie perdus pour leur amour, leur faisait confusément exiger une sorte de compensation par laquelle le temps de la joie aurait coulé deux fois moins vite que celui de l’attente.
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Il se reposerait là-bas. Pourquoi pas? Ce serait aussi un prétexte à mémoire. Mais si c’était cela, gagner la partie, qu’il devait être dur de vivre seulement avec ce qu’on sait et ce dont on se souvient, et privé de ce qu’on espère.
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Il avait seulement gagné d’avoir connu la peste et de s’en souvenir, d’avoir connu l’amitié et de s’en souvenir, de connaître la tendresse et de devoir un jour s’en souvenir. Tout ce que l'homme pouvait gagner au jeu de la peste et de la vie, c'était la connaissance et la mémoire.
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Et elle mourrait à son tour –ou lui– sans que, pendant toute leur vie, ils pussent aller plus loin dans l’aveu de leur tendresse.
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Mais il savait aussi que ce n’est pas grand-chose que d’aimer un être ou du moins qu’un amour n’est jamais assez fort pour trouver sa propre expression.
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Déjà, à cette époque, il avait pensé à ce silence qui s’élevait des lits où il avait laissé mourir des hommes. C’était partout la même pause, le même intervalle solennel, toujours le même apaisement qui suivait les combats, c’était le silence de la défaite.
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¿Cuál de los siguientes libros fue escrito por Gustave Flaubert?