Le livre de Perle

Moi, il n’y a que ma tristesse qui pourra me faire rentrer chez moi.
(…)
Il faut que je garde ma tristesse vivante.

𠅊lors il faut que tu partes pour la laisser derrière toi.
—Laisser qui ?
—(…) La tristesse. (…) C𠆞st quelque chose qui peut remplir la vie. Et tourner dans toi jusqu’à ta mort.
(…) Mais si on peut laisser la tristesse dans l’herbe derrière soi, il faut le faire. On la tient couchée dans l’herbe. On lui explique doucement qu’on veut autre chose, que ce n𠆞st pas contre elle, mais qu’on s𠆞n va.

Jamais, à quatorze ans, je n𠆚vais eu cette page blanche, cette liberté sans limites, ce temps qui m𠆚ppartenait entièrement. Il a suffi qu’on me donne ce temps de solitude, dans un petit royaume au bord de l�u, pour que l’imaginaire et la vie s�ttent sur moi et ne me lâchent plus.

Je découvrais, cachée derrière le choc du premier amour, une autre balle à fragmentation qu’on appelle chagrin d𠆚mour. C𠆞st un fusil à deux coups qui ne pardonne pas. J𠆚vais vécu cela quelques jours auparavant et la terre en tremblait encore sous mes pieds.