Ueno Park de
Antoine Dole
Ce n'est pas pour moi que j'ai voulu venir ici. C'est pour ma sœur.
Il fallait que ce moment existe. Se tenir là, ensemble.
C'est ce souvenir qu'elle gardera contre elle, dans les moments froids.
De ma main dans la sienne, et des fleurs de cerisier au-dessus de nos têtes murmurant que je l'aime.
Chaque fleur, désormais, chantera pour elle.
À chaque printemps.
Dans chaque rayon de soleil.
Et dans ce petit vent chaud qui caressera sa joue pour essuyer ses larmes.
Dans le parfum de ces dorayaki tièdes de notre enfance.
Je serai toujours là.
Si je meurs, ce n'est pas une fin.
Ne sois pas triste, Kazué. Je veux te voir sourire.
Je vais fermer les yeux, tu ne m'en veux pas? Je suis si fatiguée. Cette fatigue, elle est partout.
Ne me regarde pas comme ça. Non, Kazué, ne t'inquiète pas pour moi. Je vais fermer les yeux et tu ne devras pas pleurer.
Tu ne devras pas t’en vouloir de quoi que ce soit.
Tu ne devras pas avoir de regrets.
Tu m’as emmenée à l’endroit exact où nous ne mourons jamais.
Celui des souvenirs.
Au milieu de ces fleurs qui bercent les espoirs.
Regarde-les, Kazué. Garde les yeux sur elles.
Observe-les pendant que je m’endors, tu verras que rien ne change.
Je vais partir et ce monde restera le même.
Même si je lâche ta main.
Tout ira bien.
Maintenant, je sais que tout ira bien.
Kazué, ma sœur.
N’oublie jamais tout cet amour.
(FUKO)
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