Piloto de guerra de Antoine de Saint-Exupéry
On y vide les maisons de leurs trésors. Et voici qu'ils ne ressemblent plus à rien. Ils composaient le visage de la maison. Ils étaient les objets d'un culte de religions particulières. Chacun bien à sa place, rendu nécessaire par les habitudes, embelli par les souvenirs, valait par la patrie intime qu'il contribuait à fonder. Mais on les a crus précieux par eux-mêmes, on les a arrachés à leur cheminée, à leur table, à leur mur, on les a entassés en vrac, et il n'est plus là qu'objets de bazar qui montrent leur usure. Les reliques pieuses, si on les entasse, soulèvent le cœur!
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